Siegfried Debbaudt condamné à deux ans fermes

RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite  15 mars 2018

ECHOS DE LA COUR D'APPEL DE BRUXELLES – Le petit-fils d’un lieutenant de Léon Degrelle avait frauduleusement organisé son insolvabilité, après avoir été déjà condamné pour violation du secret de la délibération d’un jury d’assises 
 PAR JEAN-PIERRE DE STAERCKE


Jean-Robert Debbaudt est le premier activiste négationniste qui s’est manifesté en Belgique, dans les années ’70. Ses écrits seront d’ailleurs censurés. Cet ancien lieutenant de Léon Degrelle, qui avait combattu à ses côtés dans la légion SS Wallonie, intégrée à l'armée allemande sur le front de l'Est, avait reçu la Croix de fer, décernée par le Troisième Reich.

En 2003, son petit-fils, Siegfried Debbaudt, né en 1967, fut le sixième juré dans un procès d’assises qui, contre toute attente, s’était conclu par un acquittement. Les preuves réunies contre l’accusé étaient légion. Dans un contexte passionnel, un homme était accusé d’avoir occis son ancienne petite amie. Son empreinte ADN avait notamment été relevée sur le couteau maculé du sang de la victime. Malgré tous ces éléments matériels, la relaxe de l’accusé avait triomphé.



Jury manipulé
Deux ans et demi plus tard, Siegfried Debbaudt se lâchera devant Douglas De Coninck, journaliste au quotidien De Morgen. Et ce fut le tollé. Avec une arrogance peu commune, il avait avoué, sans détour, qu’il avait manipulé le jury pour prononcer l’acquittement de l’accusé. Le score avait été de six – six, cette parfaite égalité se concluant pas un acquittement. Au cours de l’interview, Debbaudt avait méprisé les autres jurés et il était fier de leur avoir fait avaler ses couleuvres.

En regard du secret auquel il était tenu et qu’il avait pourtant violé, il fut condamné à une peine d’emprisonnement de trois mois avec sursis et à une amende ferme de 1.375 euros. Pour expliquer son geste, il disait avoir voulu venger son grand-père qui avait subi les foudres de la Justice.

L’intéressé s’était déjà fait remarquer en 2003, par un ignoble canular. Lors du décès de Jean-Robert Debbaudt, il avait fait publier des avis nécrologiques dans la plupart des journaux, indiquant que le disparu fut un héros pendant la Seconde Guerre mondiale et qu’il avait notamment été décoré par la croix de fer. 


Sinistre canular
Les jeunes soiristes, de permanence dans les rédactions, n’avaient pas relevé le sinistre bobard. Il faudra vingt-quatre heures pour rétablir la vérité dans les colonnes des différents journaux.

Mais, au début des années 2010, Siegfried Debbaudt se manifesta à nouveau par des délits de droit commun, comme des chèques sans provision, l’organisation frauduleuse de son insolvabilité, le dépouillement de sociétés en faillite comme la SA Château Lambert, des détournements et d’autres infractions liées à la faillite de ses entreprises, se moquant bien des curateurs et des créanciers !...

Le tribunal correctionnel l’avait condamné à douze mois d’emprisonnement avec sursis et, immédiatement après ce prononcé, l’une des sociétés grugées ainsi que le procureur du Roi avaient relevé appel.


Changement de ton
Cette fois, les juges du deuxième degré de juridiction ont frappé fort, ce 14 mars, en condamnant le prévenu à deux ans de détention ferme et à une amende de 5.500 euros, sans davantage de sursis.

Le « sixième juré » n’était présent ni devant le tribunal, ni devant la cour d’appel. S’il le souhaite, il pourra tenter de faire opposition à sa condamnation pour être rejugé en sa présence, mais depuis l’arrivée du ministre Koen Geens à la Justice, les conditions pour recevoir l’opposition sont devenues draconiennes.


A suivre.



JEAN-PIERRE DE STAERCKE
RésistanceS  Observatoire belge de l'extrême droite 



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